#Adoptetonemballage

Publié par Arnaud Le Berrigaud le

#Adoptetonemballage
#Assumeteschoix

La règlementation, l’opinion publique, la presse, l’environnement, nous sommes mis au pilori, nous professionnels de l’emballage, de sa conception à sa gestion de fin de vie !

Le premier matériau, dans l’œil du cyclone c’est le plastique. Le prochain a n’en pas douter sera le carton. Un jour viendra où le verre, pourtant tellement porté par les sondages et les études sera montré du doigt, trop lourd, trop énergivore… trop trop.  Et j’imagine que le métal prendra aussi sa part dans la grande bataille contre l’emballage.

Car c’est bien l’emballage dans sa totalité qui est visé.

Pourquoi le plastique ? parce qu’on en trouve dans l’océan, dans le ventre de la baleine ou le nez de la tortue, ce sont du moins les images choisies pour sensibiliser le public. Et c’est la corde sensible qui fibre. Bien sûr il laisse des traces catastrophiques dans la nature, c’est incontestable. Alors on sort la grosse artillerie, on remue et remonte à la surface tous ces emballages plastique qui traine parfois en France dans la nature et qui d’un autre coté nous apporte tant de confort et répondent à de nombreuses problématiques.

Le carton, le grand gagnant qui malheureusement ne rempli pas les fonctions du plastique. On aurait pu changer de mode de consommation mais non, on a préféré coller dans ce carton, quoi donc ? du plastique et on obtient un emballage plastique avec les fonctions du plastique justement, avec du carton autour pour lui donner la rigidité nécessaire. Et que devient ce carton plastifié ? difficile de le savoir. Il arrive bien dans les centres de tri, puis est acheminé chez les recycleurs papier carton. La pulpe au mieux sera récupérée et le plastique incinéré, enfin on l’espère sinon il sera enfoui. D’un autre coté le carton est largement suffisant dans ses applications connues et mono-matériau, il est très bien recyclé ce qui est un gros plus.

Le verre, on l’emmène tous dans un récupérateur. Je ne sais pas vous mais moi j’adorais il y a quelques années encore, l’entendre se casser en percutant les autres contenant en verre contenus dans cette benne de collecte. Aujourd’hui, quand j’y vais, je me demande à chaque fois pourquoi on casse quelque chose pour le refaire ensuite.  On nous explique que le verre c’est super bien car il est inerte …. A ce propos, les renifleurs, dans les centres de lavage (enfin, normalement il devrait y en avoir), sont là pour contrôler que pour les bouteilles consignées, tout va bien, preuve que l’inertie serait discutable…Cela dit sa collecte et son recyclage sont efficients.

Le métal, je n’ai pas encore cherché vraiment mais je suis certain qu’on va trouver quelque chose comme par exemple que la matière première utilisée n’est pas non plus inépuisable.

Enfin bref, on trouvera toujours quelque chose à redire. Cependant et vous pouvez faire l’essai, il est impossible de transporter quelque chose sans emballage. On peut cependant le réduire, tout matériaux confondus, utiliser les emballages réemployables et réutilisables, et utiliser au maximum des matériaux recyclables.

On peut aussi regarder par l’autre bout de la lorgnette et apprendre à vivre avec nos emballages, à vivre bien et même très bien. Preuve est que nous avons vraiment besoin d’apprendre, c’est que nous sommes contraints par des lois, pour les gérer, les réduire, les remplacer, les supprimer.

Evitons les amalgames et les généralités. L’emballage n’est pas un problème avant tout. Il est une solution à notre service très souvent, pour notre confort aussi. Apres utilisation il devient une ressource possible, quel que soit son matériau.

Il y a des progrès à faire et notamment pour les plastiques : moins de complexe, plus de collecte et plus de recyclage. Et on y travaille que ce soit le concepteur, le producteur, le metteur en marché qui souvent est le donneur d’ordre, le consommateur, le trieur et le recycleur.

Des solutions, des propositions il y en a. Et il faut aussi du temps car on ne change pas une industrie en claquant des doigts. Supprimer un emballage en plastique et le remplacer par un emballage en carton recyclable par exemple, ça demande bien des modifications que ce soit lors de la fabrication, de l’utilisation par le consommateur ou lors de sa gestion post consommation.

Par exemple, sur une ligne de conditionnement, comment gère-t-on un remplacement d’emballage ?

Passer au zéro plastique, c’est moins de conservation et obligation de consommer autrement. Sommes-nous tous prêts pour ce changement radical ?

Et remplacer le plastique par du carton à quantité égale, a-t-on les structures nécessaires pour le recyclage ?

Par exemple, J’ai un pot en polypropylène 100% recyclable mais pas encore collecté sur l’ensemble de la France. Pour cela il faudra attendre fin 2023, début 2024. Dois-je le remplacer par un pot 70% carton 30% plastique collecté sur toute la France dont je sais que sa part plastique ne sera pas recyclée et dont j’ignore si toute sa part carton sera récupérée ? Il faut faire des compromis ! Et la qualité perçue doit-elle être le juge de paix ?

Réemploi, un nouveau métier …  du passé. Nécessité d’une logistique appropriée et de préférence sur des circuits courts pour ne pas détruire par les kilomètres, sont intérêt écologique.

Biomatériaux, home compost, faut-il mettre demain nos emballages dans le fond de nos jardins ou dans des composteurs collectifs avec les déchets alimentaires ; compostage industriel, besoin de mettre en place une filière pour la collecte et des partenaires qui les acceptent pour les composter.

Matériaux en développement : s’assurer qu’une filière existe ou qu’elle est en développement sûr et certain sinon il faut oublier… dommage pour les développements récents ou alors il va falloir travailler très vite messieurs les chercheurs.

Bref, concevoir aujourd’hui l’emballage de demain, n’est pas si simple ni si rapide. Beaucoup de nouveautés sont des emballages de transition. Beaucoup de combinaisons sont possibles. Beaucoup de travaux d’éco-conception sont en cours. Pour le recyclage, des investissements sont aussi en cours.

Alors, en attendant, adoptons des emballages allant dans le bon sens. Et surtout, assumons-les. 

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